Idylle au saxifrage
Title | Idylle au saxifrage |
---|---|
Artist | Traître Câlin |
Album | De la ruine |
Release Date | 2022-09-30 |
Description | ? |
Lyrics | À l’arrière d’un carrosse, je ne sais quelle vue choisir Ma compagnie atroce ou les arbres fleurir Les abeilles véloces où la rose se flétrir ? Est-ce mon sacerdoce ? Voir la viande pourrir ? À ma gauche la fenêtre distille son air pur Mais en face tes miasmes ont l’effet du cyanure Tes traits criblés de glas n’ont plus rien d’une épure La carne corrodée grâce au cousin du cénure Entrе autres anthropophages j’énumère lеs réduves Le fiacre une fournaise : pour nos êtres une étuve Je sens partout grouiller de liquides effluves Pour que tu cesses de suinter faut-il que je t’encuve ? De ton trépas précoce, 10 doigts comptent les années En effet tu es jeune, ou plutôt tu l’étais Car désormais tu jeûnes, petite viande avariée Et ta beauté féroce coule sur mes souliers Putrides épanchements qu’épongent mes tissus Sur ma laine tes humeurs ont marqué les motifs Tellement de couleur de tous tes trous issus Observe où va mon sang, vois je suis émotif Je regarde l’abime dans tes globes écurés Te tuer fut pour moi une véritable cure Ton voyage lit de noce pas devant le curé L’entracte enfin levé place à la sinécure D’abord très lentement je te cartographie Je découvre ton corps sans aucun préambule Ta chair est un charnier que le temps bonifie Je dévoile avec joie l’or de ton vestibule Les frusques de ta carcasse cahotent sous mes à-coups Je suis le gourmet de ta chair, comme toi j’ai mauvais goût Charognard en apnée je visite tes égouts La caboche cabosser de coups tu restes un bon coup À l’orée de l’orgasme, mes cris s’intensifient Notre idylle un conflit, pas un conciliabule Tu es pleine à présent, comme les fruits confits Le plaisir consommé, voilà que je fabule You might also likeTu es mon mets méphitique, ma fée fétide Mon excrémentiel ciel, ma délétère terre Ma nymphe infecte, abject objet, aspect espiègle Malgré ta répugnante pulpe Fatigué de mon crime et de mes courbatures À mes yeux tu n’es plus qu’une caricature Un mariage de rosse, plutôt une aventure Dernier acte amorcé, ta place en sépulture CARMIN CAMAÏEU Je descends du carrosse, j’ai une tombe à choisir Un lopin, une bosse, où rien ne va fleurir Une profonde fosse où tu puisses flétrir Ah, mais quel sacerdoce, voir la viande pourrir… |